Le 29 mai dernier, ce sont une vingtaine d’apprenants qui
sont allés à la rencontre de Marc Roger dans le cadre du salon du livre
d’Alençon. Celui-ci leur a fait partager ses lectures avec sensibilité et
enthousiasme.
Les apprenants avaient travaillé la semaine précédente sur
le thème proposé par le salon du livre : « un tour de l’envie
d’apprendre », et plus précisément « Souvenirs d’école.
Aujourd’hui : observer, apprendre, plaisir de vivre et envie
d’apprendre ». Cette thématique a beaucoup intéressé les apprenants de la
Boîte aux Lettres qui ont écrit des textes riches, émouvants, parfois drôles.
Ils ont même accepté de lire certains de leurs écrits lors de la rencontre avec
Marc Roger.
Voici une petite sélection des textes publiés.
Un grand merci aux bénévoles du Salon du Livre d’Alençon pour leur
disponibilité et leur accueil. Et, bien sûr, rendez-vous l’année
prochaine !
Mon
école, elle était à Saint Aubin de Locquenay dans une petite ville, elle était
très bien. On apprenait des maths et du français. Le professeur était gentil
avec nous. Quand on allait à la récré, on jouait aux billes avec les copains.
On jouait au foot avec les camarades.
Apprendre,
c’est connaitre les maths et le français, avec mes formateurs, la lecture et
l’écriture.
L’intelligence,
c’est savoir écrire des mots, savoir lire.
La
culture, c’est connaitre la nature.
Je
prends conscience de mon intelligence quand je travaille bien.
T.A
T.A
L’école
était à la Réunion. C’était en primaire. L’école était moyennement grande,
j’avais un maître qui était très bien. Il dessinait très bien et moi aussi
j’aimais bien dessiner. Les bons souvenirs que j’ai c’est quand nous avions
fini notre leçon, il nous laissait jouer sur l’ordinateur.
Ma
déception c’est que le maître est parti après. C’était difficile avec le
nouveau maître, il était très dur. Il pensait qu’à jouer au football. Il nous
faisait faire très vite nos leçons pour aller jouer.
C’est
quoi apprendre : c’est apprendre de nouvelles choses que je ne sais pas
faire et apprendre des autres.
J’apprends
beaucoup de choses par la télévision, internet, les formateurs.
L’intelligence,
c’est connaître plein de choses.
La
culture, c’est connaitre l’Histoire de la France et du monde.
Je
prends conscience de mon intelligence quand je répare ma voiture en suivant les
instructions d’internet.
G.S
Mon
école c’était Charles Mouravier en Haïti dans la ville de Jacmel. Je me
souviens chaque matin, je quittais ma maison pour aller à l’école. Le midi, le
professeur me relâchait pour aller déjeuner et j’y retournais à 1h45. J’avais
deux professeurs l’un s’appelait Jérôme, l’autre Sergot, tous les deux étaient
très bons.
J’aimais l’histoire et la géographie,
la science. Parfois l’école organisait une journée à la mer que j’appréciais
beaucoup.
Pour moi apprendre c’est aller à
l’école, un lieu pour savoir parler, écrire correctement. Sans l’école tu
serais nul dans la société.
L’intelligence c’est quelqu’un qui
comprend tout et qui maitrise tout ce qu’il lit et qui a un niveau intellectuel
très élevé.
J’entends parler du salon du livre
qui aura lieu le 29 mai, ça m’intéresse parce que ça concerne la culture.
S.W
Mon école
Ma petite école, elle se trouve à
Alençon village. Une école bien. Avec mes camarades, on jouait à la récréation aux billes. Mais je me rappelle aussi de la
kermesse, il y avait la pêche à la truite avec de vrais poissons.
Pour
moi apprendre, c’est bien lire et bien écrire. J’apprends avec mes camarades et
avec mes formateurs. J’apprends avec des exercices et de la lecture.
L’intelligence, c’est d’apprendre les maths et le français pour le travail. Etre
intelligent, c’est la façon de s’exprimer, c’est voir les choses autrement. Je
suis fier de moi car je commence à faire des progrès et je suis content de moi.
L.S
Mon
école était à Sambava à Madagascar, elle était au centre de la ville à 1km d’où
j’habitais, j’allais à l’école à pied
aller et retour.
Quand
j’étais en classe de CE, j’avais 9 ans, mon professeur s’appelait Viaviatsara Thèrese,
elle était très sympa, souriante, sérieuse, quelques fois elle était sévère.
Tous les jours elle faisait des leçons sauf le vendredi on faisait une
interrogation écrite et orale.
Un
vendredi, elle m’a demandé un nombre
entier, je n’arrivais pas à donner la définition : « le nombre
entier, c’est le nombre sans virgule ». Elle ma fessé avec Joseph (c’est
le nom du bâton avec lequel elle ma fessé), elle m’a donné la punition de
recopier 100 fois la définition.
Depuis
ce jour- là je n’ai jamais oublié la définition du nombre entier. A la fin de
l’année scolaire, on sortait ensemble
avec elle et tous les élèves en classe. On passait une journée ensemble. Avec
un bon souvenir on oublie tous les mauvais moments.
A
la Boîte aux Lettres ça n’est pas pareil qu’à l’école. Je suis ici pour une
remise à niveau. Je parle mal le français. Pour moi, je me sens autonome, je
n’ai pas peur de demander ni de poser des questions. Je n’ai pas honte comme
avant à l’école. Aujourd’hui, je vois
plusieurs évolutions quand j’avais du mal à comprendre les mots et le sens des
phrases que je disais. On fait des exercices à l’oral, des dictées. On apprend
avec des jeux et on s’aide entre nous et avec les bénévoles.
On
apprend par le travail en groupe et les exercices à la maison et
l’informatique. Avec Patricia qui m’aide beaucoup et tous les formateurs ou
formatrices et des bénévoles, savoir écouter, savoir attendre, savoir
comprendre, savoir analyser, et savoir parler en français. Savoir prendre
toutes les informations par exemple, lire, regarder la télévision, aider les enfants à faire leur devoirs.
R.J