mercredi 17 juin 2015

Salon du Livre 2015

Le 29 mai dernier, ce sont une vingtaine d’apprenants qui sont allés à la rencontre de Marc Roger dans le cadre du salon du livre d’Alençon. Celui-ci leur a fait partager ses lectures avec sensibilité et enthousiasme.
Les apprenants avaient travaillé la semaine précédente sur le thème proposé par le salon du livre : « un tour de l’envie d’apprendre », et plus précisément « Souvenirs d’école. Aujourd’hui : observer, apprendre, plaisir de vivre et envie d’apprendre ». Cette thématique a beaucoup intéressé les apprenants de la Boîte aux Lettres qui ont écrit des textes riches, émouvants, parfois drôles. Ils ont même accepté de lire certains de leurs écrits lors de la rencontre avec Marc Roger.

Voici une petite sélection des textes publiés.

Un grand merci aux bénévoles du  Salon du Livre d’Alençon pour leur disponibilité et leur accueil. Et, bien sûr, rendez-vous l’année prochaine !

Mon école, elle était à Saint Aubin de Locquenay dans une petite ville, elle était très bien. On apprenait des maths et du français. Le professeur était gentil avec nous. Quand on allait à la récré, on jouait aux billes avec les copains. On jouait au foot avec les camarades.
Apprendre, c’est connaitre les maths et le français, avec mes formateurs, la lecture et l’écriture.
L’intelligence, c’est savoir écrire des mots, savoir lire.
La culture, c’est connaitre la nature.
Je prends conscience de mon intelligence quand je travaille bien.

T.A

L’école était à la Réunion. C’était en primaire. L’école était moyennement grande, j’avais un maître qui était très bien. Il dessinait très bien et moi aussi j’aimais bien dessiner. Les bons souvenirs que j’ai c’est quand nous avions fini notre leçon, il nous laissait jouer sur l’ordinateur.
Ma déception c’est que le maître est parti après. C’était difficile avec le nouveau maître, il était très dur. Il pensait qu’à jouer au football. Il nous faisait faire très vite nos leçons pour aller jouer.
C’est quoi apprendre : c’est apprendre de nouvelles choses que je ne sais pas faire et apprendre des autres.
J’apprends beaucoup de choses par la télévision, internet, les formateurs.
L’intelligence, c’est connaître plein de choses.
La culture, c’est connaitre l’Histoire de la France et du monde.
Je prends conscience de mon intelligence quand je répare ma voiture en suivant les instructions d’internet.

G.S


Mon école c’était Charles Mouravier en Haïti dans la ville de Jacmel. Je me souviens chaque matin, je quittais ma maison pour aller à l’école. Le midi, le professeur me relâchait pour aller déjeuner et j’y retournais à 1h45. J’avais deux professeurs l’un s’appelait Jérôme, l’autre Sergot, tous les deux étaient très bons.

J’aimais l’histoire et la géographie, la science. Parfois l’école organisait une journée à la mer que j’appréciais beaucoup.
Pour moi apprendre c’est aller à l’école, un lieu pour savoir parler, écrire correctement. Sans l’école tu serais nul dans la société.
L’intelligence c’est quelqu’un qui comprend tout et qui maitrise tout ce qu’il lit et qui a un niveau intellectuel très élevé.
J’entends parler du salon du livre qui aura lieu le 29 mai, ça m’intéresse parce que ça concerne la culture.


S.W


Mon école
Ma petite école, elle se trouve à Alençon village. Une école bien. Avec mes camarades, on jouait à la récréation  aux billes. Mais je me rappelle aussi de la kermesse, il y avait la pêche à la truite avec de vrais poissons.

Pour moi apprendre, c’est bien lire et bien écrire. J’apprends avec mes camarades et avec mes formateurs. J’apprends avec des exercices et de la lecture. L’intelligence, c’est d’apprendre les maths et le français pour le travail. Etre intelligent, c’est la façon de s’exprimer, c’est voir les choses autrement. Je suis fier de moi car je commence à faire des progrès et je suis content de moi.

L.S

Mon école était à Sambava à Madagascar, elle était au centre de la ville à 1km d’où j’habitais,  j’allais à l’école à pied aller et retour.
Quand j’étais en classe de CE,  j’avais 9 ans,  mon professeur s’appelait Viaviatsara Thèrese, elle était très sympa, souriante, sérieuse, quelques fois elle était sévère. Tous les jours elle faisait des leçons sauf le vendredi on faisait une interrogation écrite et orale.
Un vendredi,  elle m’a demandé un nombre entier, je n’arrivais pas à donner la définition : «  le nombre entier, c’est le nombre sans virgule ». Elle ma fessé avec Joseph (c’est le nom du bâton avec lequel elle ma fessé), elle m’a donné la punition de recopier 100 fois la définition.
Depuis ce jour- là je n’ai jamais oublié la définition du nombre entier. A la fin de l’année scolaire,  on sortait ensemble avec elle et tous les élèves en classe. On passait une journée ensemble. Avec un bon souvenir on oublie tous les mauvais moments.

A la Boîte aux Lettres ça n’est pas pareil qu’à l’école. Je suis ici pour une remise à niveau. Je parle mal le français. Pour moi, je me sens autonome, je n’ai pas peur de demander ni de poser des questions. Je n’ai pas honte comme avant à l’école. Aujourd’hui,  je vois plusieurs évolutions quand j’avais du mal à comprendre les mots et le sens des phrases que je disais. On fait des exercices à l’oral, des dictées. On apprend avec des jeux et on s’aide entre nous et avec les bénévoles.
On apprend par le travail en groupe et les exercices à la maison et l’informatique. Avec Patricia qui m’aide beaucoup et tous les formateurs ou formatrices et des bénévoles, savoir écouter, savoir attendre, savoir comprendre, savoir analyser, et savoir parler en français. Savoir prendre toutes les informations par exemple, lire, regarder la télévision, aider  les enfants à faire leur devoirs.


R.J