Premier texte : nous sommes partis d’une phrase entendue : « Je n’ai pas les yeux en face des trous ! ».
Matin difficile
Mes bras ne sont plus à leur place.
Mes dents sont trop longues – encore plus longues que ma langue de bois !
Mon nez est en trompette, mes cheveux sont électriques et me font mal.
Mon menton est en paire de galoches.
Mes sourcils sont broussailleux ; il y a plein de fleurs et de ronces dedans !
Mes oreilles sont en pointe de chou !
Mais surtout, je n’ai pas les yeux en face des trous !
Ca m’arrive souvent. Alors, je suis en retard.
Je me suis levé du pied gauche.
Il ne faut pas venir me chatouiller ! Je suis de mauvais poil !
J’ai les deux pieds dans la même poêle ! Heu… dans le même sabot !
Le pied gauche donne mauvais poil !
On met pourtant un pied devant l’autre, sauf quand on recule.
Quand on se lève, il vaut mieux aller de l’avant !
Viviane, Nathalie, Dali, Eric, Yves et Gérard.
Deuxième texte : Chacun a plongé la main dans « l’enveloppe à mots ». Les mots choisis par le hasard (écrits en bleu) ont été au fur et à mesure intégrés dans une histoire.
Le casse-croûte dans la savane
Il était une fois, un champignon qui poussait sur un hippopotame prénommé Gaspard. Pourtant Gaspard aimait aller sous le robinet ! Parfois avec un entonnoir ! Parfois avec la trompe de l’éléphant Balthazar ! Ce champignon, tout d’un seul coup, est devenu aussi gros qu’une voiture de pompier ! Il était aussi vorace qu’un requin ! Le shérif du coin a coupé le champignon avec sa machette. Il a mis son tablier pour faire quoi ? Une marmelade ? Une ratatouille ?... Non : une omelette géante ! Pour un grand banquet dans la savane.
Viviane, Nathalie, Dali, Eric, Yves et Gérard.
Troisième texte : Nous sommes partis d’une phrase d’Yves : J’ai acheté des livres, mais je ne les lis pas »…
Des livres, des livres, des livres…
J’ai acheté des livres mais je ne les lis pas. A quoi ça sert, des livres, si on ne les lit pas !? On les achète pour des prunes – même les livres de cuisine ! Ca encombre, ça prend de la place, ça prend la poussière… On ne sait pas où les ranger : dans des cartons ou dans de grandes caisses en plastique ? En plus, ça attire les grosses araignées !
On peut les donner, mais à qui ?... Au Secours Populaire ? A Emmaüs ? Aux écoles ?... On les met dans les combles, comme ça, on n’y pense plus !
Mais on peut quand même utiliser les livres pour tracer des traits droits. Le livre devient table pour écrire. Ca sert aussi à caler son lit s’il est bancal (ça marche aussi pour le frigo et la table).
Les gros livres deviennent des escabeaux aussi. On peut s’asseoir dessus, dormir dessus, mais il faut en mettre plusieurs, les plus gros en bas.
On peut taper sur la tête de Gérard quand il fait des bêtises – et là, il faut un gros dictionnaire ! Et puis, un livre sous le bras, ça donne l’air intelligent ! On peut faire des cocottes en papier ou des avions.
On peut prendre deux livres pour faire un kilo ! C’est pratique pour peser les carottes !
Le livre-éventail brasse l’air sur notre visage. Un feu de cheminée avec « Paris brûle-t-il », ça chauffe bien ! Et un livre, c’est redoutable pour la self-défense ! Surtout avec « Jeannot lapin » pour le coup du lapin !
On lit pour quoi ? Apprendre, comprendre, avoir des connaissances, avoir de l’instruction, apprendre à connaître la vie, les gens, l’Histoire, voyager, rêver, sortir de chez soi. On lit pour s’endormir, pour se cacher, pour ne pas être embêté. On met le nez dans une histoire, on met la tête dans un livre, on plonge dans le livre… On est concentré, coupé du réel. Pour vivre des histoires d’amour, pour connaître la vie des gens célèbres, pour sentir la bonne odeur du papier…
Viviane, Nathalie, Dali, Eric, Yves, Gérard, Kathy et Bernard.
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